2016 NM
15 jours et 6 heures
4 janvier 2015, nous arrivons aux Barbados.
Nous sommes partis de Mindelo, Cap Vert, le 20 décembre 2014. Durée de
la traversée 15 jours et 6 heures, 2106 milles nautiques. Tout à la voile,
seulement 2.8 heures moteur.
Ce n’est pas un exploit, mais les
conditions météo n’étaient de loin pas idéales. Nous nous attendions des alizés
bien établis, génois et ballooner (le spi de Amel) tangonnés, pour toute la
traversée. Eh bien non, ce ne fut pas ainsi.Au départ de Mindelo, trois jours
de mer très agitée, suite à un fort coup de vent du NE sur le Cap Vert.
Tribord amure, presque au vent de travers, avec les vagues de côté. Peu
agréable. Du 23 au 27 décembre, mer peu agitée, vent d’est faible, grand
largue, génois et ballooner tangonnés, très agréable mais vitesse faible :
3-4 nœuds.
Du 28 décembre jusqu’à l’arrivée le 4 janvier, mer très agitée à forte, avec
des creux de 2.5 à plus de 4 mètres, vent du NE, houle du N. Tribord amure au
grand largue, en essayant de trouver une allure conciliant cap et houle de
travers très fastidieuse, voire dangereuse, de temps en temps des vagues plus
grosses venant percuter le flanc tribord de PITU avec une force gigantesque, le
faisant gîter par moments au point que l’eau arrivait aux chandeliers. Inutile
de dire que dans ces conditions il convenait de prendre un à deux ris, surtout
la nuit, bien que le vent ne fût pas trop fort, entre 20 et 28 nœuds. La
vitesse n’était donc pas très élevée, surtout à cause de la mer très agitée,
environ 6 à 7 nœuds.
Cette situation était due à une immense dépression au nord, qui envoyait une
puissante houle au sud et qui donnait un vent dominant du NE, donc pas les
alizés attendus. Ce qu’on oublie en étudiant les Pilot Charts est que, bien que
le vecteur de vent dominant soit est-ouest en cette saison, il y a toujours un
faible pourcentage de vent venant de NE : nous y avons eu droit.
Sauf lors de la période de calme après le Cap Vert, le ciel a été presque
toujours très nuageux, avec des orages violents en fin de parcours. Citons en
un en particulier, celui qui nous a fait passer de tribord amure à bâbord amure
en 5 secondes, avec une pluie battante, en pleine nuit. Le temps de remettre un
peu d’ordre dans les voiles, le grain s’était éloigné, nous laissant le soin de
tout remettre comme avant, tribord amure. Le phénomène a duré quelques minutes,
nous est arrivé dessus sans laisser une seule possibilité de l’éviter.
Autres bateaux. Nous nous croyions au temps de Christophe Colomb…
5 cibles AIS à plus de 10 milles, un
bateau de pêche hauturière espagnol qui a passé plusieurs fois devant
nous en action de pêche, deux cargos à deux milles, un voilier que nous avons
dépassé une nuit : c’est tout. Peu en plus de 2000 milles.
Amis et famille. Un soutien formidable
à distance, plusieurs messages par jours nous encourageaient et nous
réconfortaient. Merci à toutes et tous !
Callao. Le bateau de Jacques, nom de
code lors de nos échanges fréquents. Jacques, un équipier de rêve, même à
distance.
Equipage. En forme, très
complémentaire, suffisant pour une traversée océanique avec un Super Maramu.
Fatigue. Elle existe, même si
les quarts sont moins stricts qu’en Méditerranée, l’océan semblant désert. Le
mouvement continu de la mer très agitée empêche presque de dormir, la cuisine
devient rudimentaire. Il faut une bonne forme physique dès le départ.
Iridium Go ! Merveilleux
petit truc magique qui nous a permis tout au long de la traversée de rester en
contact par mail avec amis et famille, de vérifier notre routage, de recevoir
la météo. A recommander.
Mal de mer. La hantise du
capitaine… mais à part les trois premiers jours où il a fallu s’accrocher
(merci Stugeron) , nous nous sommes vite amarinés.
MOCAN (Maritime Operation Center
Atlantic Neuchâtel). Une invention de notre ami Blaise Roulet qui
chaque jour, sur la base des coordonnées que nous lui envoyions, vérifiait le
routage et appréciait notre avance. Et il a estimé notre ETA avec une erreur de
2 heures seulement. Merci Blaise !

Nourriture. Nous sommes surpris en
lisant certains blogs des gueuletons préparés en traversée… D’autres
conditions, nerfs et estomacs d’acier ? Certains jours il était presque
impossible de tenir debout dans la cambuse. Nous avons eu un large recours à notre
jamon serrano entier acheté aux Canaries et aux plats pré cuisinés. On s’y
fait…

Le soir Niki a 2-3 poissons volants qui viennent sur le pont
Pépins techniques. Rien de bien grave. L’antenne de la
BLU posée sur le pataras isolé a été prise par la balancine de l’artimon, mais
n’a pas été arrachée, plus de peur que de mal. Le tuyau d’alimentation de la
pompe d’eau douce s’est fissuré, 50 litres d’eau dans le compartiment moteur,
il a fallu réparer en route, profitant d’un moment sans trop de grosses vagues.
Un peu de ragage sur certains cordages, heureusement identifié avant qu’il ne
soit trop tard.
Terre ! Quand nous avons vu au loin la côte des Barbados, un
sentiment jamais éprouvé auparavant nous a envahi. Notre regard ne quittait
plus cette ligne foncée à 15 milles, dépassant régulièrement des vagues. Nous
l’avons fait ! et nous sommes forts contents d’arriver.
Vie à bord. Quarts, lecture,
repos, un peu de nourriture. Rien de particulier, mais largement de quoi
occuper la journée. Nous n’avons éprouvé aucun sentiment d’ennui. Et puis
les longs moments passés à regarder les étoiles, les pensées qui couraient dans
tous les sens. La traversée a été un grand moment d’introspection et de
réflexion.
La Visite quelques jours de ces magnifiques oiseaux
4 janvier 2015, nous arrivons aux Barbados.
Nous sommes partis de Mindelo, Cap Vert, le 20 décembre 2014. Durée de
la traversée 15 jours et 6 heures, 2106 milles nautiques. Tout à la voile,
seulement 2.8 heures moteur.
Ce n’est pas un exploit, mais les
conditions météo n’étaient de loin pas idéales. Nous nous attendions des alizés
bien établis, génois et ballooner (le spi de Amel) tangonnés, pour toute la
traversée. Eh bien non, ce ne fut pas ainsi.Au départ de Mindelo, trois jours
de mer très agitée, suite à un fort coup de vent du NE sur le Cap Vert.
Tribord amure, presque au vent de travers, avec les vagues de côté. Peu
agréable. Du 23 au 27 décembre, mer peu agitée, vent d’est faible, grand
largue, génois et ballooner tangonnés, très agréable mais vitesse faible :
3-4 nœuds.
Du 28 décembre jusqu’à l’arrivée le 4 janvier, mer très agitée à forte, avec des creux de 2.5 à plus de 4 mètres, vent du NE, houle du N. Tribord amure au grand largue, en essayant de trouver une allure conciliant cap et houle de travers très fastidieuse, voire dangereuse, de temps en temps des vagues plus grosses venant percuter le flanc tribord de PITU avec une force gigantesque, le faisant gîter par moments au point que l’eau arrivait aux chandeliers. Inutile de dire que dans ces conditions il convenait de prendre un à deux ris, surtout la nuit, bien que le vent ne fût pas trop fort, entre 20 et 28 nœuds. La vitesse n’était donc pas très élevée, surtout à cause de la mer très agitée, environ 6 à 7 nœuds.
Cette situation était due à une immense dépression au nord, qui envoyait une puissante houle au sud et qui donnait un vent dominant du NE, donc pas les alizés attendus. Ce qu’on oublie en étudiant les Pilot Charts est que, bien que le vecteur de vent dominant soit est-ouest en cette saison, il y a toujours un faible pourcentage de vent venant de NE : nous y avons eu droit.
Sauf lors de la période de calme après le Cap Vert, le ciel a été presque toujours très nuageux, avec des orages violents en fin de parcours. Citons en un en particulier, celui qui nous a fait passer de tribord amure à bâbord amure en 5 secondes, avec une pluie battante, en pleine nuit. Le temps de remettre un peu d’ordre dans les voiles, le grain s’était éloigné, nous laissant le soin de tout remettre comme avant, tribord amure. Le phénomène a duré quelques minutes, nous est arrivé dessus sans laisser une seule possibilité de l’éviter.
Autres bateaux. Nous nous croyions au temps de Christophe Colomb…
5 cibles AIS à plus de 10 milles, un
bateau de pêche hauturière espagnol qui a passé plusieurs fois devant
nous en action de pêche, deux cargos à deux milles, un voilier que nous avons
dépassé une nuit : c’est tout. Peu en plus de 2000 milles.
Amis et famille. Un soutien formidable à distance, plusieurs messages par jours nous encourageaient et nous réconfortaient. Merci à toutes et tous !
Callao. Le bateau de Jacques, nom de
code lors de nos échanges fréquents. Jacques, un équipier de rêve, même à
distance.
Equipage. En forme, très complémentaire, suffisant pour une traversée océanique avec un Super Maramu.
Fatigue. Elle existe, même si les quarts sont moins stricts qu’en Méditerranée, l’océan semblant désert. Le mouvement continu de la mer très agitée empêche presque de dormir, la cuisine devient rudimentaire. Il faut une bonne forme physique dès le départ.
Iridium Go ! Merveilleux petit truc magique qui nous a permis tout au long de la traversée de rester en contact par mail avec amis et famille, de vérifier notre routage, de recevoir la météo. A recommander.
Mal de mer. La hantise du capitaine… mais à part les trois premiers jours où il a fallu s’accrocher (merci Stugeron) , nous nous sommes vite amarinés.
MOCAN (Maritime Operation Center Atlantic Neuchâtel). Une invention de notre ami Blaise Roulet qui chaque jour, sur la base des coordonnées que nous lui envoyions, vérifiait le routage et appréciait notre avance. Et il a estimé notre ETA avec une erreur de 2 heures seulement. Merci Blaise !
Nourriture. Nous sommes surpris en lisant certains blogs des gueuletons préparés en traversée… D’autres conditions, nerfs et estomacs d’acier ? Certains jours il était presque impossible de tenir debout dans la cambuse. Nous avons eu un large recours à notre jamon serrano entier acheté aux Canaries et aux plats pré cuisinés. On s’y fait…
Le soir Niki a 2-3 poissons volants qui viennent sur le pont |
Pépins techniques. Rien de bien grave. L’antenne de la
BLU posée sur le pataras isolé a été prise par la balancine de l’artimon, mais
n’a pas été arrachée, plus de peur que de mal. Le tuyau d’alimentation de la
pompe d’eau douce s’est fissuré, 50 litres d’eau dans le compartiment moteur,
il a fallu réparer en route, profitant d’un moment sans trop de grosses vagues.
Un peu de ragage sur certains cordages, heureusement identifié avant qu’il ne
soit trop tard.
Terre ! Quand nous avons vu au loin la côte des Barbados, un
sentiment jamais éprouvé auparavant nous a envahi. Notre regard ne quittait
plus cette ligne foncée à 15 milles, dépassant régulièrement des vagues. Nous
l’avons fait ! et nous sommes forts contents d’arriver.
Vie à bord. Quarts, lecture, repos, un peu de nourriture. Rien de particulier, mais largement de quoi occuper la journée. Nous n’avons éprouvé aucun sentiment d’ennui. Et puis les longs moments passés à regarder les étoiles, les pensées qui couraient dans tous les sens. La traversée a été un grand moment d’introspection et de réflexion.
La Visite quelques jours de ces magnifiques oiseaux
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